CRITIQUE EN TOC

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La mort, c'est un peu la non-vie - Une vie sans fin, Frédéric Beigbeder

Il y a longtemps que je n'ai pas lu autre chose que des cours de procédures pénale et civile - et franchement, au niveau du style, c'est pas trop ça, les codes - je décide de me vider un peu la tête (pardon Fred) en lisant un petit bouquin de Beigbeder, Une vie sans fin, sans a priori, j'aime d'ordinaire le cynisme léger de cet auteur. 

Frédéric, papa vieillissant mais toujours vert malgré une stéatose du foie (attention, cette maladie est silencieuse, mais peut vous emmener gentiment vers la cirrhose, qui, tiens donc, est silencieuse elle aussi), découvre à plusieurs occasions, que, merde, lui aussi, au final, il est mortel. Et décide de quêter l'immortalité par la science. 

+ ce que j'ai aimé dans le livre : 

-Le ton, le rythme, l'écriture : j'aime la façon d'écrire de Beigbeder. Je n'adhère pas toujours au propos ou aux entourloupes scénaristiques, mais ça se lit vite, c'est plaisant, je me suis surprise à relire quelques phrases à voix haute pour éprouver leur sonorité, et y'a pas à dire, c'est fluide et vivant. Et j'ai quand même trouvé un ou deux mots qui m'étaient inconnus. Un régal, pour peu qu'on apprécie le bonhomme.  

-Les listes. Beigbeder dissémine çà et là quelques listes savoureuses, bien faites, symétriques, pas trop longues, amusantes, cocasses, pas si connes, bref, c'est reposant et ça coupe agréablement les péripéties de notre vieux beau en quête d'infini.  

-Les questions existentielles : là encore, il faut aimer le genre, mais les questions de religion, de bioéthique, de robotique, de parentalité que Beigbeder soulève sont quand même au coeur de nos sociétés modernes et de nos préoccupations. Et ça, en tant que quarantenaire munie d'un cerveau, ce sont aussi des questions que je me pose, ça fait écho. 

- ce que je n'ai pas aimé dans le bouquin : 

-La gonzesse du bouquin : le romancier a beau l'avoir dotée d'une cervelle surgonflée au doctorat de biochimie, il ne cesse de la réduire à ses fonctions de chatte sur pattes, poule pondeuse et robot nettoyeur. C't'agaçant. Là, on est clairement au présent, où le mâle viril à l'ancienne se croit encore autorisé à exprimer un sexisme décomplexé, et qui croit encore avoir de beaux jours devant lui. Carton rouge, Fred ! 

-Globalement, les gosses m'énervent dans la vie, dans les films, à la télé, dans la famille, au restau, bref, j'aime pas les gosses. Encore moins leurs géniteurs bavant d'admiration devant les qualités exceptionnelles de leurs baveux. Dommage qu'on ait à se fader des moments père-fille qui sonnent creux.


Beigbeder, c'est un peu une Nothomb avec une teub : on peut ne pas suivre le délire, on peut ne pas aimer le style, ni le propos tenu, mais on ne peut nier un maniement quasi-parfait de la langue française, un sens de la narration aigu... et la rapidité à croquer ses livres, qui laissent toujours un petit goût acidulé et/ou amer, mais qui se laisse facilement digérer après un moment plutôt agréable de lecture.


A conseiller à ceux qui aiment déjà le fêtard libidineux sur le retour.

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