CRITIQUE EN TOC

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Des secrets au long cours - Sage comme une image, 1998 / La cave à charbon, 2011


Ruth Rendell est une auteure de romans policiers et criminels - je dis criminels, car dans certains, les policiers sont quasi-invisibles. C'est le cas de Sage comme une image, où ils font une assez brève apparition au début du roman. Par contre, La cave à charbon est clairement une enquête policière. Pourquoi parler des deux livres en même temps ? Parce que le second découle du premier, et que les deux intrigues se développent autour d'une seule et même bâtisse, Orcadia Place, pleine de secrets d'outre-tombe. Les deux peuvent se lire successivement dans l'ordre chronologique, mais personnellement, je conseillerais de lire d'abord La cave à charbon, qui déroule deux enquêtes en même temps, puis Sage comme une image, qui apporte un éclairage complet sur l'ancienne affaire.  

Orcadia Place est une splendide et coûteuse maison de Londres, qui exerce un magnétisme certain sur de riches couples en apparence heureux, mais aux destinées funestes. Pour l'entretenir et l'embellir, les propriétaires respectifs font appel aux artisans du coin, qui tour à tour la transformeront partiellement. Mais à chaque fois que ce sera le cas, des évènements fâcheux viendront gâcher le bonheur factice des habitants de la maison.

+ ce que j'ai aimé dans les bouquins : 

-La mise en place des intrigues : c'est long. C'est long. C'est long. Dieu que c'est long.  Mais chaque page est utile pour la suite, et contribue à affiner la représentation des errements psychologiques de chaque personnage. Et puis les descriptions sont vivantes, colorées, chez Ruth Rendell - ça saute un peu parfois du coq à l'âne, mais ça se lit sans déplaisir ni agacement. Une parfaite illustration du "plus c'est long, plus c'est bon". 

-Le "toujours plus glauque" : il y a une sorte de surenchère dans le glauque. Dans Sage comme une image, la famille de Teddy est étouffante et sordide de crasse, la petite enfance de Francine a été détruite par des évènements sanglants, Julia est d'une inquiétante malfaisance, la fin à Orcadia Place est d'un pathétique. Dans La cave à charbon, le point de départ de découverte des crimes passés dans cette demeure est... un nouveau crime, tout aussi dérangeant. 

-Le retour des personnages : forcément, les deux livres étant liés, les personnages présents dans le premier le sont aussi dans le second. J'ai toujours aimé les liens entre différents livres, et c'est ici bien exploité, sans être pesant. 

- ce que je n'ai pas aimé dans les bouquins: 


-Un joyeux foutoir : le reproche que je pourrais faire à chacun des livres de Ruth Rendell, c'est ce côté bordélique et désordonné qui perturbe un tantinet la mémorisation de l'intrigue principale. Résultat, quand j'en ai fini un, je l'oublie presque aussi sec, bien que j'en garde une impression très enthousiaste ! C'est le seul auteur que j'aime beaucoup dont j'oublie jusqu'aux grandes lignes. 

-Difficile de trouver d'autres défauts. 

Deux livres complémentaires qui peuvent aussi bien se lire complètement indépendamment, tant le contenu de chacun se suffit à lui-même. Une plongée dans le marasme psychologique le plus bourbeux et marécageux possible, additionnée de tranches de vies au long cours. Inoubliable. Enfin presque. 




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