CRITIQUE EN TOC

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On est con quand on a 17 ans - 13 reasons why

Vacances hivernales, il fait froid, le ciel est gris, et je viens de m'abonner à Netflix, alors, autant rentabiliser mon mois gratuit et rattraper mon retard en bonnes, voire excellentes séries. Et y'a du choix, on comprend mieux que la plateforme de streaming ait conquis tant de peuple à travers le monde. J'hésite longuement entre Weeds, Orange is the new black, et Californication. C'est alors que je tombe sur 13 reasons why, une série originale Netflix, justement. Je clique et c'est parti pour le tourbillon.

Une lycéenne, Hannah Baker, qui semble globalement normale, décide de mettre fin à ses jours. Toutefois, avant de passer à l'acte, elle prend le temps d'enregistrer sept cassettes audio, chaque face étant destinée à une personne de son entourage qu'elle estime être une des raisons de son geste désespéré. Ces cassettes circulent de l'un à l'autre de ces coupables, jusqu'à ce qu'elles parviennent à Clay, jeune homme transi d'amour pour Hannah. Dans la série, on écoute les cassettes en même temps que lui.

- ce que j'ai aimé dans la série :

- Le suspense : difficile de lâcher l'affaire avant d'en arriver à la conclusion. On ne comprend pas trop pourquoi Clay est mis en cause ; on veut à chaque fois en savoir plus sur cette bande de grands collégiens qui ne se rendent pas compte de la portée de leurs gestes, mots, attitudes ; on suit le déroulement des bandes comme si c'était arrivé à une copine. C'est plaisant de découvrir petit à petit le côté sombre de toute cette galerie de personnages qui apparaissent de prime abord comme des petits cons d'ados normaux. Et les révélations successives en appelant d'autres, on ne peut quitter cette histoire avant son dénouement.

- Le thème : le harcèlement, sujet bien à la mode ces temps-ci, qu'il soit moral ou sexuel, est ici traité dans sa dimension collective. Hannah n'a pas affaire à un harceleur, mais à une confrérie bien intégrée dans le microcosme lycéen, dont elle-même sera exclue très rapidement suite à la diffusion d'une photo légèrement compromettante et à deux-trois vantardises d'un crétin de bonhomme. Ce premier shaming sera suivi de bien d'autres, jusqu'à un point de non-retour. Cela fait écho à ce qu'on a tous vu étant jeunes : le souffre-douleur, qui ne peut trouver de soutien nulle part, qui n'est pas secouru, ni par ses pairs, ni par les adultes qui l'entourent, et qui sombre petit à petit. Cette descente aux enfers a un côté familier. Une jolie manière de mettre le doigt sur un sujet trop longtemps mis de côté.

- Les acteurs principaux : Dylan Minnette (Clay) a peut-être un patronyme de merde, mais qu'est-ce qu'il joue bien ! Katherine Langford (Hannah) est également convaincante dans son rôle de gamine persécutée, dépeignant bien le dilemme : tout dire ? Rien dire ? Déprimer ? Continuer à sourire ? Retrouver Kate Walsh (Olivia, la mère d'Hannah) dans un rôle aussi dramatique m'a aussi bien fait plaisir. Bref, excepté le personnage de Tony (interprété par Christian Navarro), qui n'a aucun intérêt et dont on se demande bien ce qu'il fout là, l'ensemble des acteurs et de leur jeu est impeccable. 

- ce que je n'ai pas aimé dans la série : 

- Hannah et Tony : elle, elle m'énerve régulièrement, à se laisser faire comme ça, à ne pas se rebeller un peu plus, à repousser Clay, à se complaire dans son malheur, à ne pas se rendre compte qu'elle ne traîne pas avec les bons. Bon d'un autre côté, elle ne se serait pas suicidée, il n'y aurait pas eu d'histoire. Lui, il sert à rien, il a clairement l'air d'avoir vingt ans de plus que tous les autres, il se donne des airs de grand sage qui saurait tout, mais, au fait, qu'est-ce qu'il vient foutre dans cette histoire, lui ? 

- La saison deux : pfouh, encore une série qui devrait se limiter à une saison, tellement elle est aboutie, et qui va s'enliser dans une seconde saison dont je ne vois vraiment pas en quoi elle pourrait apporter quoi que ce soit au propos. De quoi va-t-elle bien pouvoir être faite ? La vengeance des parents d'Hannah ? Le reboot de l'histoire d'un point de vue différent ? Le procès des "coupables" ? Une vague de suicides ? Un retournement de situation du style : Hannah a menti ? Bref, je pense que je regarderai par curiosité, mais j'ai bien peur que ce soit naze. 

- C'est tout.


Une série prenante, bien foutue, qui, tout en dépeignant une certaine image des communautés scolaires américaines - qui paraissent quand même bien pourries - parvient à nous rappeler à quel point on peut être con quand on est ado... Les rôles de gentils comme de méchants sont superbement interprétés, et cette série a un petit goût bien addictif, qui fait qu'on a du mal à quitter son écran. A voir. Vraiment. 




Petit update : j'ai depuis vu les saisons 2 et 3. La première se suffisait à elle-même, en dépit de quelques beaux moments féminins dans la deuxième, et de plus beaux rôles masculins dans la troisième. On espère quand même que celle-ci sera la dernière.



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