Je
n'ai pas encore épuisé le vivier de bouquins achetés cet été,
ouaaaaais, mais c'est déjà l'avant-dernier, ooooooooooh. Le
jardin des pendus,
de Ian Rankin, met en scène son inspecteur fétiche, John Rebus, et
la pègre d'Edimbourg. D'habitude, j'aime retrouver Rebus aux prises
avec ses démons, son avancement compromis, ses amitiés louches et
ses affaires de famille en lambeaux. Vais-je encore tomber sous le
charme cette fois-ci ?
Rebus,
en plein sevrage alcoolique, enquête sur Joseph Lintz, un supposé
ex-nazi et ex-agent secret pour le compte des USA. Il aurait, durant
la seconde guerre mondiale, exécuté plus de 700 personnes dans un
petit village français. Mais comme notre inspecteur préféré ne
sait pas rester à sa place, il va se retrouver mêlé (via une
prostituée serbe) à un gros coup, visant à démembrer la mafia
édimbourgeoise (je ne sais même pas si ça se dit comme ça ?!),
qui projette de s'associer aux japonais et aux russes. Rapidement,
les "accidents" étranges vont se multiplier autour de
lui...
+
ce que j'adore dans le bouquin :
-son
personnage principal : précédemment travaillo-alcoolique (les deux
à la fois), indiscipliné, infect, nonchalant, égoïste, crasseux,
agaçant et malsain, Rebus semble vouloir se refaire une réputation,
agissant plus modérément, même si ses menues erreurs lui coûteront
encore une fois très cher (décidément, il ne fait pas bon être la
fille d'un John Rebus.) On n'échappe pas aux schémas classiques qui
font les grands polars, mais l'originalité prise en défaut n'est
pas un problème avec Rebus.
-plongée
dans des méandres dont on ne soupçonne pas l'existence : les mafias
apparaissent dirigées par des personnages finalement pas toujours
très malins, et les intrigues croisées révèlent leurs faiblesses.
Les rouages des différents services de police montrent eux aussi les
limites des collaborations, qui reposent avant tout sur des
personnes, pas forcément bien copines. Des tensions internes
amusantes, révoltantes et distrayantes.
-l'écriture,
vive, enlevée, pas de mot de trop, bonne empathie, bon timing, bref,
au niveau formel, rien à dire, lire reste un plaisir, et ne forme
pas de noeuds au cerveau. Ca se lit vite, et bien.
-
ce que je n'aime pas dans le bouquin :
-quelques
incohérences, qui m'ont un peu gavée, on doit pourtant bien faire
des relectures chez Folio policier, non ? Par exemple, lorsque Rebus
débarque à l'hôpital après avoir recueilli un mec blessé dans la
rue, on lui prête un t-shirt Iron Maiden à zombie lépreux (ou en
tous cas ça y ressemble). Rebus, dans un accès de colère, le
déchire. Quelques centaines de pages plus tard, il ramène le
t-shirt à son propriétaire. Euh...
-le
co-équipier sacrificiel : no comment. Et dire qu'il était à deux
minutes de la retraite... (ironie, je crois bien que dans le bouquin,
il est déjà à la retraite, le co-équipier sacrificiel.)
-certains
personnages féminins : Patience, c'est quoi ce prénom ? (On pense à
Temperance Brennan de Bones, à Précieuse de Friends et à
Ange-Pacifique de mon boulot.) Mais bon, on leur passerait leur
prénom de merde si encore elles étaient des personnages potables.
Et ben même pas. En même temps, avec un prénom pareil...
Encore
un bon petit pavé de Rankin qui vaut le coup d'oeil, encore que...
Si je devais en conseiller un, ce serait le premier : L'étrangleur
d'Edimbourg,
qui reste un coup de maître, à mes yeux du moins. Ici, Rebus a déjà
pas mal bourlingué, et pour un lecteur qui ne l'aurait pas connu
autrement, il pourrait paraître moribond. Pour finir, j'ai donc
retrouvé avec grand plaisir un inspecteur que j'adore, des intrigues
pleines de liens secrets, des tableaux vivants du crime et de ses
opposants, en gros, un régal !
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