CRITIQUE EN TOC

CRITIQUE EN TOC

Bienvenue à toi, ô visiteur égaré ici !

Le bonheur de s'improviser critique culturel pour le fun à ses heures perdues, et de raconter sa life un peu aussi...

(En fait, j'aime juste bien trouver des qualités et des défauts à tout.)

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Et sinon les familles XXL de TF1, on en parle ? - Familles nombreuses : la vie en XXL

Je sais pas si c'est parce que j'ai une gastro, mais j'ai comme un souci d'étanchéité à la vision de ce programme de télé-réalité mettant en scène une tripotée de familles nombreuses. En tant que travailleuse sociale (ah, on me souffle à ma droite que je suis instit en vrai) je vais avoir un regard critique sur ces familles qui jettent leur vie et leur progéniture en pâture à une chaîne de télé connue pour son éthique sans faille et son approche au plus près de la réalité, sans fard ni montage (ah, second degré, quand tu nous tiens...) 

Je vais commencer par mes préférés, qu'étonnamment j'ai beaucoup moins vus que les autres dans les multirediff sur TFX la nuit (bah quoi ? J'suis en vacs, malade et insomniaque) et je terminerai par mes bêtes noires.

Les Beaufour. 

Les écolos de base, qui ont bien dû se rendre compte qu'à huit (eux + leurs six rejetons) on pollue plus qu'à deux, ont au moins le mérite de vouloir y changer quelque chose. La petite maison dans la prairie, c'est eux. Les enfants participent à la vie de la maison - utilement, je veux dire, pas en balançant tous leurs jouets en braillant dans la carrée. Ils apprennent à cultiver leurs légumes, à réduire leur consommation de plastique, à soigner les animaux, à cuisiner pour tout le monde. Même leurs ados ils sont gentils... Et tout ce petit monde de s'en sortir plutôt bien, et si rien ne peut être parfait, on sent la famille heureuse tout de même. Bravo les Beaufour, si toutes les familles faisaient comme vous, le monde serait bien plus joli (et les petites campagnes bien moins tranquilles ahahah.)

Note d'équilibre familial : 8/10 : les deux parents parlent face caméra, et participent équitablement à l'entretien du ménage,  les enfants semblent à l'aise avec cette vie, les plus petits sont ravis. Risque majeur : attention aux ados qui finiront sans doute par se faire chier avec toutes ces restrictions écolos, et qui pourraient envoyer péter Walnut Grove sans regrets.

Les Galli.

HELP ! Dès la présentation de la famille, le papa donne le ton... Mais pourquoi on a fait cette PMA putain ??? C'était écrit où le risque de grossesse multiple ? Il mentionne déjà la future installation des triplés dans leur propre appart'... Quant à sa femme, elle semble ravie mais au bout du rouleau. J'ai souffert avec elle quand elle a dû déplier cette triple poussette...Résultat, c'est Arthur, le fils de 8 ans qui maintient tout le monde. Pauvre petit bonhomme ! La preuve, le point culminant de toute sa vie (bon, ok, il n'a que 8 ans), c'est de rencontrer Michael Grégorio, c'est dire. Tout le monde est crevé, tout le monde vit sur ses nerfs, et qui est-ce qui essuie les plâtres ? Arthur, le soutien de famille, qui semble bien grave pour son si jeune âge.

Note d'équilibre familial : 2/10 : la maison n'est pas adaptée, le papa finira par rentrer de plus en plus tard, puis plus du tout, Arthur va sombrer dans la dépression dès l'adolescence, si c'est pas déjà le cas, les triplés vont comprendre qu'ils ont tous les pouvoirs, et la famille explosera. Bon, j'dis ça, j'suis pas madame Soleil non plus, mais va falloir au moins déménager dans un endroit moins fatigant pour madame qui se tape globalement tout toute seule, merci Arthur. Allez Florie, plus que vingt ans à en chier !!! 

Les Reymond.

Rien que le nom... bon on tape pas sur les noms ni sur le physique on a dit. Bon bah là, le papa, Fernand, on l'entend pas. Serait-ce parce que deux tiers des gosses ne sont pas les siens ? La maman, elle, est juste stupéfiante. Elle gère sa maison et ses gosses avec douceur et amour, elle le dit elle-même, elle les a voulus, elle assume. Avec la note de pathos et de pas de bol de sa petite qui a un problème cardiaque, Cindy (l'ennéaparturiente) n'en fait pas des caisses et fait ce qu'il faut pour sa petite insuffisante du myocarde, voilà ce que j'appellerais une mère courage, qui en plus, prend le temps de s'occuper d'elle. Alors par contre, on avait dit pas le physique, mais fais quelque chose pour tes sourcils, Cindy, ils sont pas symétriques du tout, du tout.

Note d'équilibre familial : 5/10 : faudrait que le papa se montre un peu plus, il est là, il est pas là, c'est pareil on dirait. Par contre, les enfants et maman, ils sont mignons à voir, et la fratrie a l'air de s'entendre plutôt pas mal.  Un bon potentiel, mais va falloir un peu plus bosser à l'école, on n'en entend pas trop parler de l'école ici. 

Les Jeanson.

Aaaah ils sont là mes cathos-bourges ! Alors eux, y'a pas de doute, les cinq, c'est vraiment un choix, euh, non, des cadeaux de Dieu, et ils se donnent les moyens de leur offrir la meilleure éducation possible. C'est cadré, et en même temps, c'est harmonieux, ça se bagarre pas, c'est muti-culturel. La maman semble d'une rigidité toute militaire, bon en même temps, elle n'a pu s'appuyer que sur elle-même et son mari lors des déplacements lointains, et ça donne des gamins qui semblent plutôt bien dans leurs baskets. On ne se contente pas de faire de l'élevage ici, on éduque, selon des principes judéo-chrétiens qui ont peu ou prou fait leurs preuves, en matière de culture du moins. Il y a un partage des tâches, daté, certes, papa aux affaires immobilières, maman aux affaires ménagères, mais chacun semble y trouver son compte. 

Note d'équilibre familial : 8/10 : attention aux crises d'ado qui risquent de détonner un peu dans cet univers Le Quesnois. Ah et Faustine me paraît fatiguée aussi au milieu de tous ces mecs. Marie-Alix, ne la laisse pas tomber. (Vous ne trouvez pas qu'elle ressemble à Hélène Vincent, l'actrice qui joue la mère Le Quesnoy en plus ?)

Les Gayat.

Bon, bah là, c'est papa qui impulse. Maman Souk me paraît très très discrète et docile aussi. Olivier, lui, en fait des caisses, comme les gosses. Maman a envie de maigrir, ok. Mais ne peut-elle pas se prendre en charge elle-même ? A-t-elle vraiment besoin de se faire coacher par ses filles, et surtout à la télé ? Là, c'est plutôt elle qui n'a pas eu son mot à dire pour les neuf gosses, le compte Insta et le casting TF1 je pense. Papa exubérant, maman mollusque, enfants à majorité féminine, cette famille est hélas un peu trop formatée pour faire du buzz. Dommage, parce si on a l'attitude, on n'a pas l'altitude ou la latitude des Kardashian.

Note d'équilibre familial : 6/10 : là encore, tout le monde semble y trouver son compte, même si j'ai du mal avec le côté hyper connecté, donc mis en scène de la vie familiale. Qu'en pense Jade, la petite dernière ??? 

Les Santoro.

Papa est gendarme, ou policier, mais la vraie force de l'ordre ici, c'est Camille, la maman. Elle ne laisse rien au hasard, tenues, repas, maquillage, ménage, tout est au millimètre près. Attention aux jumeaux, réparateurs de deux fausses couches... Les trois premiers risquent de se sentir mis de côté... Je pense à Emie, qui ronchonne tout le temps... Y'a peut-être une raison. En attendant, tout ce petit monde fonctionne - presque - à la baguette, et la jeune maman assume sa maison, ses gosses, ses choix à la perfection. Le couple va bien ensemble qui plus est, même si papa reste, là encore, discret. 

Note d'équilibre familial : 7/10 : Tout va trop bien, même si ça manque un peu d'humour ici. Emie va craquer. Camille va tout céder aux jumeaux et ça va tout faire basculer. Alessio va devenir un bad boy en grandissant au prétexte que "toi, t'es pas mon père !" et le rêve de ce jeune couple va voler en éclats. J'vous le souhaite pas les minous... Belle baraque au passage. 

Les Pélissard. 

Ma hantise en tant que prof, ceux-là. Ceux dont on dit dans les milieux initiés que ce sont des "cassoss." Ils travaillent pas - "mais c'est un choix" (...) ; ils ont pas le permis - mais il s'en passent très bien ("allô maman que j'peux pas blairer ? Tu peux m'emmener chercher les courses au drive pour que je puisse t'insulter après parce que tu viens jamais voir mes sept, euh non, huit chiards ? T'attends pas trop à un merci non plus, j't'ai assez vue pour aujourd'hui.") ; ils vendent des bonnes fringues sur le bon coin pour 3 euros 6 cents - ah, au bon temps pour mon bon moi, ils en récupèrent une bonne partie chez des bonnes âmes... 
La meuf déclare direct qu'elle adore être enceinte, mettre au monde, et élever des gosses. Et il s'agit bien d'élevage, pour le coup. Quand je dis que c'est ma hantise en tant que prof, c'est que tu sais que t'en auras un par an dans ta classe, et que tu verras jamais les parents, ils ont pas le permis. Un suivi orthophoniste ? "peux pas, pas le permis." Dentiste ? "peux pas, pas le permis." Bref, une famille d'assistés, chez qui on doit pas souvent faire les devoirs non plus, et où on n'apprend pas grand chose aux gosses. Le papa ? Il adule sa belle femme, et il sourit. Oui ben ça suffit pas les gars. La mère de madame ose exprimer un point de vue ? "Ta gueule et conduis, mère indigne dont je me venge aujourd'hui en te mettant des tas de trucs dans la gueule face caméra."

Note d'équilibre familial : 1/10 : papa sourit, Amandine, la drama-queen, pond des gosses pour faire chier sa propre mère ; même la sage-femme a eu l'air désabusé à la dernière écho, je n'ai pas senti de chaleur particulière quand elle déclara à la caméra : "et qui est-ce que je revois tous les ans ? Amandine !" Pendant ce temps, on élève les gosses à coups de nuggets et on leur donne un exemple parfait. Une famille qui aurait gagné à rester anonyme, pour le coup. (C'est eux qui en général, ne veulent pas voir diffuser aux autres parents les photos de leurs gosses, mais qui n'hésitent pas à les exhiber à la télé...) J'aimerais voir ladite famille dans dix ans tiens. Super Nanny ?  




Encore un joli conte de fées - La terre des morts, Jean-Christophe Grangé

Hiver qui ressemble à un automne qui s'éternise, le seul endroit où on se sent bien en ce moment, c'est au lit, ou, variante, le canapé et son plaid. Je viens de finir Congo Requiem, de Jean-Christophe Grangé aussi, et j'en suis toute remuée de ces sombres histoires d'homme-clou entre Bretagne, Paris et le Congo. Pas envie de quitter tout de suite les noirceurs humaines décrites par J-C, j'avise La terre des morts, le cru 2018, et je commence direct.

Le pitch est facile avec les bouquins de J-C : un inspecteur torturé, indiscipliné, et un poil inquiétant, traque un tueur en série, allant de fausse piste en ratage. Tout ça finira sur une vérité insoupçonnable, après de nombreux retournements de situation.

+ ce que j'ai aimé dans le bouquin : 

-L'ingéniosité : comme dans tous ses bouquins, J-C nous place face à des vérités évidentes, et enchaîne les situations rocambolesques et pourtant toujours surprenantes pour arriver à des dénouements inattendus. Et encore une fois, ça a marché sur moi. J'ai été surprise, plusieurs fois, égarée, menée en bateau par les ficelles tirées par l'auteur. Et je me suis laissée porter par cette histoire pas toujours crédible, mais entraînante. 

-La routine : on connaît déjà les ingrédients de cette soupe-là, paranoïa, meurtres cradingues, revirements de situations, bavures policières, criminels hors normes, destins brisés, enquêtes tortueuses, humanité tordue ; et on en redemande !!! Quand j'ouvre un Grangé, je sais que je vais pas me faire chier. 

-La noirceur : flics ou tueurs, tout le monde est corrompu d'une manière ou d'une autre, tout le monde a des secrets à protéger et un lourd passé semé d'erreurs, et même les victimes sont des pourritures dans cet univers-là. 

- ce que je n'ai pas aimé dans le bouquin :

Rien. J'ai tout aimé, comme d'habitude. Sauf les fausses pistes, comme Emiliya, qui noircit cette fois inutilement le tableau. Les invraisemblables appuis dont bénéficient des flics qui font quand même n'importe quoi et qui pourraient en vrai jamais finir leurs enquêtes parce qu'ils seraient en tôle - ou au cimetière - depuis longtemps. 


Bref, c'était encore un bon épisode Grangé, même si, et c'est la première fois je crois, j'ai pesté plusieurs fois que ça n'en finissait pas. Et si je devais commencer à lire du Grangé, j'aimerais plutôt qu'on me conseille La ligne noire ou Lontano, par exemple.

La mort, c'est un peu la non-vie - Une vie sans fin, Frédéric Beigbeder

Il y a longtemps que je n'ai pas lu autre chose que des cours de procédures pénale et civile - et franchement, au niveau du style, c'est pas trop ça, les codes - je décide de me vider un peu la tête (pardon Fred) en lisant un petit bouquin de Beigbeder, Une vie sans fin, sans a priori, j'aime d'ordinaire le cynisme léger de cet auteur. 

Frédéric, papa vieillissant mais toujours vert malgré une stéatose du foie (attention, cette maladie est silencieuse, mais peut vous emmener gentiment vers la cirrhose, qui, tiens donc, est silencieuse elle aussi), découvre à plusieurs occasions, que, merde, lui aussi, au final, il est mortel. Et décide de quêter l'immortalité par la science. 

+ ce que j'ai aimé dans le livre : 

-Le ton, le rythme, l'écriture : j'aime la façon d'écrire de Beigbeder. Je n'adhère pas toujours au propos ou aux entourloupes scénaristiques, mais ça se lit vite, c'est plaisant, je me suis surprise à relire quelques phrases à voix haute pour éprouver leur sonorité, et y'a pas à dire, c'est fluide et vivant. Et j'ai quand même trouvé un ou deux mots qui m'étaient inconnus. Un régal, pour peu qu'on apprécie le bonhomme.  

-Les listes. Beigbeder dissémine çà et là quelques listes savoureuses, bien faites, symétriques, pas trop longues, amusantes, cocasses, pas si connes, bref, c'est reposant et ça coupe agréablement les péripéties de notre vieux beau en quête d'infini.  

-Les questions existentielles : là encore, il faut aimer le genre, mais les questions de religion, de bioéthique, de robotique, de parentalité que Beigbeder soulève sont quand même au coeur de nos sociétés modernes et de nos préoccupations. Et ça, en tant que quarantenaire munie d'un cerveau, ce sont aussi des questions que je me pose, ça fait écho. 

- ce que je n'ai pas aimé dans le bouquin : 

-La gonzesse du bouquin : le romancier a beau l'avoir dotée d'une cervelle surgonflée au doctorat de biochimie, il ne cesse de la réduire à ses fonctions de chatte sur pattes, poule pondeuse et robot nettoyeur. C't'agaçant. Là, on est clairement au présent, où le mâle viril à l'ancienne se croit encore autorisé à exprimer un sexisme décomplexé, et qui croit encore avoir de beaux jours devant lui. Carton rouge, Fred ! 

-Globalement, les gosses m'énervent dans la vie, dans les films, à la télé, dans la famille, au restau, bref, j'aime pas les gosses. Encore moins leurs géniteurs bavant d'admiration devant les qualités exceptionnelles de leurs baveux. Dommage qu'on ait à se fader des moments père-fille qui sonnent creux.


Beigbeder, c'est un peu une Nothomb avec une teub : on peut ne pas suivre le délire, on peut ne pas aimer le style, ni le propos tenu, mais on ne peut nier un maniement quasi-parfait de la langue française, un sens de la narration aigu... et la rapidité à croquer ses livres, qui laissent toujours un petit goût acidulé et/ou amer, mais qui se laisse facilement digérer après un moment plutôt agréable de lecture.


A conseiller à ceux qui aiment déjà le fêtard libidineux sur le retour.

Orange is the new black

Il y a de cela quelques années, je découvrais Netflix, et j'enchaînais les mémerdes à tout-va, sans considération de qualité ou de je sais pas quoi. Et puis, un soir de nouvel an, je tombai sur Orange is the New Black, qui dès le premier épisode (euh, à partir du troisième en réalité) me scotcha au canapé. 
Est-ce cet univers féminin qui m'a conquise ? Ou l'univers carcéral ? (J'avais déjà pas mal kiffé Oz et pour être franche, je m'attendais à revoir la même en oestrogènes.)

Piper, vilaine petite fille riche ayant flirté par amour avec le trafic de drogue il y a des années, est rattrapée par ce passé pour le moins douteux. Elle va donc finir en tôle, et la découverte de ce milieu un poil moins fortuné que le sien va changer la vie de cette petite oie blanche très agaçante. 

+ ce que j'ai aimé dans la série : 

-Taystee, Maritza, Morello, Red, Poussay, Pennsatucky, Sophia, Butch, je pourrais toutes vous les citer, mais cette foutue galerie de personnages bancals, à la vie étroite, qui font régner à leur manière ordre et chaos, s'embrouillent comme des gamines, se torturent comme des diablesses, s'aiment et se déchirent comme des collégiennes, et bien, m'a touchée dans son ensemble, chacune à sa manière. De beaux personnages féminins, bien écrits, bien joués, bien difficile de les quitter. 

-Le directeur de la prison : mon dieu qu'il est con. On l'aime bien avec sa tête de cocker, mais bougre qu'il est naïf. Et hautement manipulable par les femmes, du coup, quelle idée d'aller bosser dans une prison pour meufs, on se le demande !!! Reste un personnage masculin attachant (les autres ne le sont pas trop trop au final), qui finira plutôt pas mal, et on est bien contents pour lui.

-Du début jusqu'à la saison 4. La mise en place des personnages, du décor, des embrouilles est plaisante et nous tient bien en haleine sur les 4 premières saisons, le climax étant atteint sur le dernier épisode d'icelle.

- ce que je n'ai pas aimé dans la série : 

-La lente décrépitude du concept de la 5 à la 7, où l'on n'a plus qu'une hâte : voir la série se terminer. On n'en peut plus de la déchéance psychique de Red et Morello, on n'en veut plus des mortes et des déportées, on n'en veut plus des destins qui se répètent, et surtout, on n'en peut plus de cette Piper sans saveur. 

-Au final, Piper. Ce personnage principal est le plus énervant qu'il m'ait été donné de voir. Dépassez la saison 3, et vous comprendrez de quoi je parle. Dayanara, également, un personnage dont la tronche ne me revient pas, à la base, puis qui enchaîne les conneries, tant et plus, jusqu'à en devenir too much. Et quelques autres nanas rajoutées ici et là mais sans profondeur et sans charisme.

-le destin de quelques détenues n'a pas été développé. Ou alors, j'ai loupé un truc ?

Soulagée que la série se termine. J'ai adoré ses quatre premières saisons, qui se binge-watchent bien, et m'en suis peu à peu détachée au cours des trois saisons suivantes. Les sommets d'insipidité  ayant été atteints à partir de la sixième. On s'en fout de Piper dehors qui galère à refaire sa vie. Le destin commun des dames en orange eût mérité plus de brièveté, et moins d'atermoiements. 

 


American Horror Story

Lundi soir maussade, envie de rien, je me mets la troisième saison de 13 reasons why, et je me demande bien why je regarde encore ça, boarf, ça fait un fond sonore correct, à la rigueur, et je traîne sur le net. En me promenant sur le seul blog que je parcours encore de temps à autres, celui de Poc la téléphage (taper son pseudo sur n'importe quelle barre de recherche te permettra de trouver), je lis un des derniers articles concernant American Horror Story, et je constate que j'avais un article en attente dessus... depuis 2018. Bon, alors, jetons ce brouillon et recommençons. 

American Horror Story raconte - et oui - des histoires d'horreur américaines. Dit comme ça, ça t'emballe pas j'parie. Comptant neuf saisons pour le moment, avec une paire d'autres en préparation me semble-t-il, cette série a su faire son trou en proposant chaque saison une nouvelle histoire épouvantable. 

-ce que j'aime dans la série : 

-Chaque saison détaille son propre cauchemar, de l'histoire de fantômes à celle de fin du monde, en passant par les clowns, les psychopathes, les sorcières, les monstres, les lieux maudits, etc. Ce qu'il y a de bien, c'est que si une saison ne t'a pas plu, la suivante t'enchantera peut-être ? 

-Le casting : c'est marrant de retrouver des acteurs récurrents, mais dans des peaux différentes. Il y a un recyclage de l'acteur permanent dans cette série, permettant à chacun d'eux de faire preuve d'une nouvelle gamme de jeu à chaque fois, passant du côté obscur à la lumière, ou inversement, et tout ça ne pose absolument aucun problème, pour peu que tu te mélanges pas dans tes saisons. 

-Les saisons 2, 4, 6 et 1, dans cet ordre : la 2, Asylum, rien que le lieu est évocateur, un asile de fous, dont certains pas si foufous que ça à vrai dire. La 4, Freakshow, une galerie de monstres des années 30 dans un cirque itinérant, un genre de caravane de l'étrange qui aurait une fin et des personnages un poil plus flippants aussi. La 6, Roanoke, me fascine par le fait divers qui en est la base, et par son scénario tortueux qui dénonce au passage notre chère télé-réalité. Et enfin la 1, Murder House, une bonne vieille histoire de maison hantée, bien cradasse, bien gore, bien dégueulasse qui m'a happée tout de suite. 

-ce que je n'ai pas aimé dans la série : 

-Quelques acteurs assez nuls, qui heureusement ne servent que de chair à saucisses en général. Peut-être même ne sont-ils embauchés que pour ça, nous énerver et nous soulager de les voir crever de diverses manières. 

-Les saisons 3, 8 et un peu 7 et 5... La 3, Coven, blindée de sorcières et de rituels sur fond de suprématie magique, ça m'a fort gavée, même si pas autant que la 8, Apocalypse, qui redémarrait bien sur fond de fin de l'humanité version Tchernobyl, avant de rebalancer ses sorcières moisies dans un combat entre le bien et le mal. La 5, Hotel, peut dire merci et merde à Gaga, qui a bien attiré le spectateur mais dont la saison est la moins intéressante. La 7, Cult, elle est bien, mais pas top, comme dirait l'autre. Passable, quoi. 

-J'ai pas vu la saison 9 encore. 

Pas convaincue au départ malgré les (pas si nombreux) amis qui m'en avaient vanté les mérites, force est de constater que j'ai rarement vu série aussi bien foutue, visuellement, scénaristiquement, et musicalement (la BO est juste parfaite). Amis des hurlements, des tortures abjectes et des fins dégueulasses, allez-y :-)


Petite histoire de la Pétoire

Jusqu'à mes 34 ans, j'avais jamais fait de moto. Jamais, et je trouvais même ce passe-temps dangereux, coûteux et complètement con. Jusqu'à ce que je rencontre un gars qui en était fou... et qui m'a collée derrière lui, en vacances, comme ça, pour voir. Et j'ai kiffé. Le vent, la vitesse, le ronronnement du moteur, la sensation de liberté, les arrêts où on veut pour apprécier le point de vue, la maniabilité, bref, j'ai kiffé. Je me suis donc inscrite pour passer le permis, ça a pris du temps, ça a pas toujours été le total pied, mais j'l'ai eu. Restait donc à trouver une bécane. Le gars en question, qui se trouve être également (p)réparateur moto, m'offrit donc ceci : 


Trop haute, difficile à démarrer (que le motard qui n'a jamais galéré à démarrer une 600 au kick me jette la première bière), look discutable pour une meuf, elle me convenait moyennement, même si pour faire la coconne dans les chemins, ça fait le taf. Mais à vrai dire, elle concentrait un poil trop de difficultés à mon goût. 


Or, le cadeau incluait une remise en état personnalisée (moyennant un peu de trésorerie, on n'a rien sans rien). Après pas mal de contretemps,  on a tout de même fini par aboutir à ça (au cas où vous auriez un doute, oui, c'est la même) : 


Rabaissée, relookée, et faite pour m'aller comme un gant. Même dans le jardin à l'arrêt, elle fait son effet. 


Et après une première balade avec elle, que j'ai un peu encore peiné à démarrer pendant une paire de jours, je sens que je vais vite ne plus pouvoir m'en passer. 


I'm on my highway to hell... ^^


Les 70's du côté low class - F is for Family

Toujours cette boulimie de séries Netflix, je tombe sur un animé qui me semble de prime abord bien ennuyeux - c'est quoi ce titre, F is for Family, encore un dessin animé sur une famille de banlieusards destroy aux E-U, merci mais après American Dad, les Simpson, Family guy, je pense qu'on a fait le tour, non ? Ben non, visiblement, certains auteurs ont encore des choses à dire sur le sujet... Dubitative, je lance le bidule sur ma télé. 

Frank et Sue forment un couple entre deux âges, flanqué de trois gamins plus ou moins insupportables (oh, comme les Simpson !)  au milieu des turpitudes du quotidien : chômage, crise d'ado, émancipation de la femme, tout un tas de thématiques sont ici explorées, à la manière de n'importe quelle sitcom familiale (ici, j'aurais bien comparé avec Roseanne...) américaine moyenne.

+ ce que j'ai aimé dans la série : 

-les gamins : L'ado torturé par ses hormones en conflit ouvert avec le paternel, le petit sympathique harcelé par des plus grands bêtes et méchants, la petite fille qui, si son intelligence rappelle un peu celle d'une Lisa Simpson, use machiavéliquement de son petit avantage cérébral. Ils sont plutôt cohérents, et sont globalement réalistes : l'ado est juste une bonne tête à claques, le petit frère s'embarque dans des plans foireux mais fait de son mieux pour pouvoir se payer la crosse de ses rêves, et la petite emmerde globalement tout le monde. 

-le côté nostalgique : les seventies, époque qui alimente des mythes à la peau dure, style sex, drugs and rock'n'roll. Où l'on s'aperçoit ici que pour une famille plutôt normale de ce temps-là, la vie est à peu de choses près la même que pour une famille du XXIè siècle. Restent des éléments typés 70's qui font agréablement naviguer dans un temps révolu. 

-L'évolution de Sue : là où Marge Simpson se borne à bosser un épisode de temps en temps, Sue, face au chômage de son mari, se voit contrainte de commencer à travailler. Et dans son parcours pro, elle se découvre inventive et passionnée. Elle finira même par avoir l'idée qui tue, mais la gloire et la thune ne seront pas au rendez-vous pour autant. Malgré cela, le petit parcours de cette femme qui excuse, donne et pardonne tout suscite une certaine empathie. (Enfin, ça c'est peut-être parce qu'en tant que femme active et indépendante, j'imagine que pas mal de femmes de ce genre ont dû en baver pour en arriver à la place que la femme tient aujourd'hui en occident, qui, malgré les vives protestations des féministes de tout poil, est quand même assez enviable.)

- ce que je n'ai pas aimé dans la série : 

-Le malaise permanent : tout va mal, tout le temps. Les gosses sont infernaux, le couple bat de l'aile, rien ne fonctionne jamais pour eux, ils se retrouvent toujours dans la merde, la déprime s'installe, l'ennui aussi. Les retournements de situation un tantinet foireux finissent toujours par se transformer en grosse galère pour la petite famille. Si c'étaient tes amis, tu aurais juste envie de leur claquer la tronche. D'ailleurs, dans la série, ils n'en ont pas, d'amis. 

-Le père : plaintif, colérique, rétrograde, égoïste, raciste, misogyne, bas de plafond, moitié alcoolo, obstiné dans sa connerie, mauvais père, mauvais époux, mauvais travailleur, le patriarche aligne tant de défauts qu'on se demande bien pourquoi sa femme reste là. Là où l'Homer Simpson ou le daron d'American Dad ont au moins la décence d'être marrants, ce vieux con parvient juste à nous faire regretter d'avoir appuyé sur "play". Le gars serait bélier que ça m'étonnerait pas. (Spéciale dédicace à mes amis bélier mâle.)  

-Les graphismes : point de vue ultra-subjectif, c'est terne, c'est moche, c'est parfois fouillis, c'est... pas mon kiff quoi. 

Une série qui, si elle aurait pu tenter de bousculer un peu les codes du genre, les utilise bêtement, et sans aucun humour valable. Le père est trop ou pas assez, la mère continue de subir volontairement sa triste vie, les gosses font ce qu'ils peuvent, mais reste peu à sauver dans cette série (son générique, peut-être ?) Dommage.